samedi 27 avril 2013

Ma dernière pièce en gestation, pas finie, sur le thème du discount et du low-cost



HLLC

Cadre : Bon, tout d’abord bonjour et bienvenue à HLLC…Oui je sais l’enseigne surprend un peu. Tout le monde se dit : « Qu’est-ce que ça veut dire ? », « à priori comme ça ce n’est pas vendeur… ». Vous les journalistes vous êtes forts sur ce genre de commentaires.
Journaliste : Vous faites les questions et les réponses…Je ne comprends pas pourquoi vous êtes sur cette défensive ?
Journaliste 2 : Reconnaissez qu’il y a de quoi se poser des questions…La première d’entre elles étant : « à quoi correspond ce sigle ? »
Cadre : Eh bien je vais lever le voile…Vous avez devant vous le créateur du concept…Je me présente John Olivier Michenaud…HLLC ça veut dire Hyper Luxe Low Cost…Je comprends que ça puisse surprendre, mais je dois vous dire que pour un démarrage ça marche très fort !
Journaliste 1 : Vous pouvez nous éclairer un peu plus sur le concept ?
Journaliste 2 : Qu’est-ce que vous avez comme genre de clients ?
Cadre : Une seule question à la fois s’il vous plait…D’autre part je sens comme une sorte de condescendance à l’égard de nos clients potentiels…Non, ce ne sont pas des succédanés de riches, des riches petits-joueurs, des faux riches, des riches placebos…Ce sont de vrais riches, des vrais de vrai…C’est là que vous ne nous attendiez pas, n’est-ce pas ?
Journaliste : On n’attendait rien de spécial…On attend des explications.
Journaliste 2 : On fait notre métier, le reste on s’en fiche
Cadre : Nous avons essentiellement des milliardaires du Qatar. On a deux ou trois chypriotes aussi. Des chinois et des russes, ça on en a aussi pas mal…
Journaliste 1 : Des « brics » ?
Cadre : Des indiens oui, des brésiliens aussi avec l’effet « jeux olympiques »…Des américains également, mais pas tant que ça parce qu’en fait ils avaient déjà intégré un peu le concept sans le savoir…
Journaliste 2 : Venons-en au concept alors précisément…
Cadre : L’idée ? On propose aux méga-riches des produits d’hyper luxe en version low cost. On est partis du constat que le « low cost » c’est la mode et que les riches aussi voulaient en croquer…Alors on a créé le segment
Une secrétaire : Excusez-moi…John Olivier ? Le Sheik Walid t’attend dans ton bureau pour son yacht…
Cadre : Barbara, je t’ai déjà expliqué, tu le fais attendre…(Il la présente aux journalistes) Barbara une petite nouvelle…Tu ne le fais pas asseoir, tu ne lui offres rien, ni à boire, ni à manger…Allez file ! (Aux journalistes) Elle a du mal avec le concept global, comme tous les débutants dans la boite…Les traiter comme des merdes fait partie de ce concept…Mais je vais plutôt prendre un exemple concret…Prenons cette bagnole de luxe (Il montre)
Journaliste 1 : C’est une…? Une Ferrari ?
Cadre : Une Bugatti Veyron 16.4 à deux millions d’euros. Nous on la propose en version low cost à trois millions…Ouais alors je sais ce que vous allez me dire : « C’est plus cher que la version normale…»
Journaliste 2 : Pas du tout ! On allait juste vous faire remarquer que c’est plus cher que la version normale…
Cadre : (Il ne relève pas l’allusion) Exactement ! Et c’est justement là toute la particularité de notre positionnement…En termes de low cost, on est les plus chers !...Parce que, mine de rien, défaire des boiseries en loupe d’orme ou en ronce de noyer pour les remplacer par du plastoc de merde, eh ben ça a un coût…! (Son pied bute dans quelque chose) Qui c’est qui laisse traîner ces merdes ici ?
Journaliste 1 : Je crois que justement c’est une des boiseries en question, en ronce de noyer
Cadre : Je vais leur remonter les bretelles à ceux de l’atelier…
Journaliste 2 : Dites, je peux… ? (Il fait comprendre qu’il récupèrerait bien la pièce)
Cadre : Bien sûr, à la déchetterie ou chez vous…(Le journaliste prend la pièce en ronce de noyer et fait un signe à l’autre pour signifier à l’autre qu’il trouve ces gens complètement tarés)…Et donc c’est ce qui rend nos produits plus chers qu’en versions originales…Les riches adorent, d’autant plus que leur modèle est du coup assez facile à personnaliser…Mais tout à l’heure, Lucien notre sociologue-théoricien vous expliquera ça mieux que moi…Tiens  salut Yannick, je te laisse avec deux journalistes…messieurs il faut que j’aille m’occuper du Sheik et de son chèque…Bonne continuation pour la suite de la visite…
Yannick : Bonjour, Yannick Costa, préparateur…Veuillez me suivre jusqu’à mon atelier
Journaliste 1 : Vous préparez une voiture ?
Yannick : Pas du tout…Il ne vous a pas expliqué John-Olivier ? Ça ne m’étonne pas, pour lui il n’y a que son secteur qui compte…Mais le low-costage concerne beaucoup d’autres produits de luxe…Je m’occupe de tous les produits comestibles
Journaliste 2 : Ce qui veut dire ce qui se mange et se boit…Nous sommes curieux de voir ça…Vous nous faites une petite démonstration ?
Yannick : Je vais vous low-coster une bouteille de Château d’Yquem 1870…Nous n’en avons  que deux à « emménager »…Il ne faut pas que je me rate !
Journaliste 1 : 1870 ? Et combien vaut une bouteille de sauternes de ce millésime ?
Yannick : Alors pour l’info, au départ c’est une bouteille à 21000 euros et des brouettes…
Journaliste 2 : (Après avoir regardé l’autre journaliste d’un drôle d’air) Et vous… ?
Yannick : Tenez-moi la bouteille…Je vais la siphonner avec une seringue, bien proprement à travers le bouchon…(Il attrape la seringue)
Journaliste 1 : Wow ! Wow ! Woow ! Doucement…A l’atelier ils balancent les loupes d’orme et les ronces de noyer à la déchetterie, vous qu’est-ce que vous faites du vin ? Ne me dites pas que vous le mettez dans l’évier ?
Yannick : Mais c’est dégueulasse le sauternes, c’est liquoreux, c’est imbuvable !
Journaliste 2 : Dites on peut… ?
Yannick : Vous le voulez ? Prenez ma bouteille de coca, elle est presque vide…
Journaliste 2 : Wah…Le beau-père qui se la pète avec des bouteilles à 50 euros, il va pas en revenir ! Je vais photocopier une étiquette d’origine et lui faire croire que je l’ai achetée…
Journaliste 1 : N’oublie pas de vider le fond de coca et invite-moi le jour où vous la buvez
Yannick : Une fois que j’ai fini de siphonner, je la remplis de Boulaouane 2012, toujours à la seringue et on facture ça 41000 euros au client…C’est comme ça qu’on fait du vin de luxe low-cost !...Tenez bien la bouteille je vous ai dit !
Journaliste 1 : Ceux de Château d’Yquem, ils ne disent rien ? Ils sont pourtant assez chatouilleux sur leur image de marque…
Yannick : Nous ne sommes officiellement que des sous-traitants engagés par le client…De plus on fait signer une clause de confidentialité au client…
Journaliste 2 : D’accord ! (Il prend une barquette de foie gras) Et donc, ça c’est du foie gras low-costé ? A 400 euros la barquette…
Yannick : Vous voulez goûter ? Je suis en train d’en préparer…
Journaliste 2 : Non, je voudrais bien le foie gras d’avant…Avec du sauternes…
Yannick : Si le chat en a laissé…(Il appelle le chat) Mitsou ? (Il ramasse la gamelle) Non, mais il me reste une barquette dont la date de péremption est dépassée…Vous la voulez ? Cadeau…Moi, euh…(Sur le ton de la confidence) Le foie gras ça me fait péter…
Journaliste 2 : Du pâté de chez Lidl ? Non merci,…on va vous laisser travailler…(A l’autre) Tu viens ?
Yannick : Allez voir Abdül, notre stagiaire, au secteur de la joaillerie, il se débrouille très bien…Je pense que le patron va lui signer un cdi. C’est cette porte…(Il montre)
Journaliste 1 : Monsieur Abdul ? (Prononcé Abdoul)
Abdül : Abdül ! Ah c’est vous les journalistes, entrez…Dans toute la gamme des produits de luxe déluxés, je m’occupe de la bagouserie…Nous, sur tout ce qui est bagouserie on a un positionnement fort. Une chevalière Cartier, genre sertie de diamants et tout…Eh bien nous on fait sauter toutes les pierres et on les remplace par du verre de cannette…
Journaliste 2 : C’est intéressant…
Abdül : C’est cette politique commerciale qui nous permet de pouvoir proposer à notre clientèle des chevalières low-cost pour à peine deux fois le prix d’une chevalière classique de merde que tous les riches peuvent s’acheter ou que tous les braqueurs peuvent récupérer à la voiture bélier ou à la kalachnikov…
Journaliste 1 : (A l’autre journaliste assez discrètement) T’as récupéré du sauternes et un tableau de bord en ronce de noyer, si tu permets pour les pierres…
Abdül : Je vous arrête tout de suite les gars…Je suis stagiaire moi ici, même pas en cdd…
Tout juste le smic, et encore…Alors j’ai mon petit commerce. Dans ma téci, toutes les zouz, même celles sous le nikab, je leur fourgue un petit diamant pour pas trop cher…Et du coup y a pas que les pierres que je fais sauter si vous me comprenez…Enfin, à part ça, je suis clean, pas besoin de tremper dans les trafics…
Journaliste 2 : Oui, on comprend…
Abdül : Mais il y a une caillasse violette qui est tombée parce que j’y suis allé trop fort avec le tournevis…Elle a roulé là-bas dessous…Si vous la trouvez…
Journaliste 1 : Violette ? Une améthyste de chez Cartier… !!! (Il commence à chercher par terre, fébrilement)
Sociologue : (Entrant) Bonjour, vous êtes les journalistes ? (Au journaliste 1 à quatre pattes) Vous avez perdu quelque chose ? (A Abdül) Bon, je les prends en charge…Vous me suivez ?
Abdül : (Au journaliste 1, en l’aidant à se relever) C’était un saphir violacé je crois, l’améthyste ça vaut rien…De toute façon la technicienne de surface, elle l’a surement aspiré avec son aspiro de ouf…Un truc énorme ! Salut (Il se remet au travail)
Sociologue : Vous savez, de nombreuses études sociologiques ont été faites…Il en est ressorti que les riches  avaient besoin qu’on mette à leur portée certains privilèges réservés aux pauvres…Par exemple les riches adorent l’idée de « Bons de réduction ».
Journaliste 2 : Je crois que tout le monde adore cette idée
Journaliste 1 : Putain, un saphir de chez Cartier ! J’y crois pas !
Sociologue : Oui mais, paradoxalement les riches n’assument pas le côté « réduction »…Nous parlons toujours, bien entendu, de riches « riches », pas de vulgaires richous ou « blindés ».
Alors on a réfléchi et puis on a adapté le concept à notre clientèle…
Journaliste 2 : Je crains le pire…
Journaliste 1 : Un saphir de chez Cartier dans l’aspirateur… !
Sociologue : C’est de cette réflexion que sont nés les « Bons d’augmentation ».
Journaliste 2 : (Vraiment étonné) Des bons d’augmentation ? Et ça marche comment ?
Journaliste 1 : Un saphir de chez Cartier !
Journaliste 2 : Ta gueule avec ton saphir !
Sociologue : Alors, au passage en caisse le riche donne son bon d’augmentation et hop il paye deux fois le prix du produit…Prenons l’exemple d’une pelle à tarte en or massif d’une valeur de 12000 euros affichés en boutique…Au passage en caisse le riche sort son bon d’augmentation…Il l’annonce fort dans le magasin, le pic de plaisir se situant à ce point de la transaction
(Balance lumière dans le magasin où se joue la scène de cette transaction)
Cliente aisée : Pour le mariage de la fille Leblanc-Alabarel, il faut qu’on trouve quelque chose…Tout est déjà réservé sur la liste de mariage…Cette pelle à tarte, elle est pas mal…Beau design !
Client aisé : Tu rigoles ?! Une pelle à tarte signée Brancusi, t’as vu le prix ?! 12000 euros, elle peut être « pas mal » !…On va prendre autre chose…
Cliente aisée : Oui, mais tu sais les Leblanc-Alabarel…bon euh…Il ne faut pas prendre n’importe quoi.
Cliente riche : Eh chéri…(Aux deux autres) Pardon messieurs-dames…Viens voir, une pelle à tarte Brancusi…
Client riche : Combien ?
Cliente riche : 12000 euros
Client riche : On la prend ! (Il va vers la caisse) Bonjour madame (Très fort) J’ai un bon d’augmentation, je voudrais l’utiliser…
Caissière : Très bien monsieur, pas de problème…cela vous fera 24000 euros
Client riche : Merci (Il donne sa carte bleue) Inutile de faire un paquet cadeau, c’est pour emporter…(A madame en sortant du magasin) T’as vu la tronche des ploucs ? Ils n’ont jamais vu de bons d’augmentation !
(Balance lumière Entreprise HLLC)
Sociologue : Si vous voulez une explication un peu plus professionnelle : pour ce genre de « riches » les signes extérieurs de richesse ne suffisent plus à l’heure d’aujourd’hui…Même s’ils sont catholiques pratiquants, ou juifs ou musulmans, ils ne sont pas fous, ils savent qu’ils vont crever un jour…Tout s’est trop banalisé, alors il faut bien marquer sa différence…Sinon, à quoi ça sert d’être un méga-riche ? Hein ? Je vous pose la question…
Journaliste 1 : Et le s…
Journaliste 2 : Ta gueule avec ce saphir je t’ai dit !
Journaliste 1 : Non, je voulais dire : Et le supermarché ?...Chez Lecler, ça se passe comment ?
Sociologue : Tout d’abord il va sans dire que, pour l’instant, nous travaillons en partenariat privilégié avec un nombre réduit de magasins rigoureusement sélectionnés …Mais nous allons étendre nos offres…Quant aux supermarchés, il y a bien eu une tentative d’un client qui s’était trompé…Ils ont cru qu’il s’agissait d’un film ou d’une caméra cachée…
Journaliste 2 : Bon, eh bien, je crois que nous avons de quoi faire notre papier…On va y aller
Sociologue : C’était un plaisir…Oh, je sais ce que vous vous dites…Vous vous dites : « Ce sont des tarés vos clients »…Eh bien c’est justement là-dessus que repose le business-model de la boîte…Je n’y suis pour rien…Au-revoir (Il sort et rentre une technicienne de surface)
Journaliste 1 : (A la femme de ménage) C’est vous qui passez l’aspirateur ?
Technicienne : Non, moi je fais les vitres…
Journaliste 2 : Allez viens…(A la femme de ménage) Au-revoir madame. (Ils sortent)

(Balance lumière sur un yacht low-costé amarré à un ponton de Saint-Tropez, appartenant au Baron et à la Baronne De Lacroardière)
La Baronne : Nous avons les voisins à l’apéritif chéri…
Le Baron : Ah oui les angliches…Lord Greenbank et Lady Greenbank…
La Baronne : Ils ont gardé leur yacht d’origine, eux…
Le Baron : On va leur en mettre plein la vue ! C’est le moment de sortir le Château-d’yquem et le foie gras de HLLC
La Baronne : Quand même, là tu fais fort !
Le Baron : De toute façon ils n’ont aucun goût, comme tous les rosbifs !
Lady Greenbank : Good morning dear neighbours
La Baronne : Bonjour ma chère…Venez donc vous asseoir…Installez-vous et mettez-vous à votre aise…
Lady Greenbank : (Remerciant tout en trouvant le siège inconfortable) Thank you my dear…It’s a lovely day today, isn’t it ?
La Baronne : Euh yes…(Au baron) Elle ne parle qu’anglais…Tu vas pouvoir utiliser ton anglais low-cost…Ah mais voici Lord Greenbank…Venez nous rejoindre cher voisin
Lord Greenbank : (Il jette un regard circulaire) So this is it…(Puis il se met à parler un bon français avec un accent anglais) Voilà donc ce fameux yacht low-cost que votre femme voulait absolument nous faire visiter…
Le Baron : Oui ça ne paye pas de mine, mais c’est justement ça qui coûte cher…
Lord Greenbank : Ah oui le concept HLLC, j’en ai entendu parler…Au fait, j’ai garé ma Rolls derrière votre camionnette, mais ne vous inquiétez pas, je la déplacerai…
Le Baron : Vous voulez dire ma Bugatti-Veyron low-costée…(A la Baronne) Chérie sert le foie gras et le Château d’yquem
Lord Greenbank : Une Bugatti ?! On ne reconnait pas…(Il attrape la bouteille) Oh du sauternes, et pas n’importe lequel, avec du foie gras…Ce n’est pas de refus ! Vous les Français vous savez vivre et recevoir. (On les sert) Alors comme ça vous en pincez pour cette nouvelle mode du low-cost de luxe…(Il vomit discrètement par-dessus bord après avoir goûté ce qu’on lui a proposé)
Le Baron : Tout est low-costé ici…Encore un peu de foie gras et de sauternes ?
Lord Greenbank : C’est ce que je constate…Non merci, sans façon…Le boulaouane avec le pâté de chez Lidl, j’ai peur que ça ne me réussisse pas !
Le Baron : Et je ne vous explique pas ce que ça me coûte tout ça !
Lord Greenbank : Oui, « la peau du cul », je sais ! Remarquez c’est moins ostentatoire…Même les chaises…Elles sont encore moins confortables que celles d’Ikea…(Il s’aperçoit que sa femme boit trop de vin)
Lady Greenbank : This wine is very good ! And this foie gras, yummy !
Lord Greenbank : Oui, mais doucement darling
La Baronne : Yes, your mari a raison…Le boulaouane avec le soleil, euh…(Geste joint à la parole) Ze sun tape fort…Alors  mollo ! (Lady Greenbank se met à rire bêtement comme quelqu’un de saoul)
Lord Greenbank : Oh darling, come on ! (Il veut la relever, mais elle reste affalée)
Le Baron : Vous, ce que vous avez de low-cost, c’est votre femme…
Lord Greenbank : On s’en va, ça suffit ! (A sa femme) Let’s get out of here ! (Il la tire violemment de son siège)
Lady Greenbank : Why are you angry darling ? This wine is very good ! What’s the matter with you ?
Lord Greenbank : I’m sick of those bloody froggies with their fucking low-cost craps ! Let’s go now ! (Ils sortent)
La Baronne : Au-revoir chers amis…(Au Baron) Je ne sais pas si ça leur a plu…A elle oui, mais lui…
Le Baron : A 50000 euros l’apéro, il ne peut rien dire ! De toute façon tous ces rosbifs sont trop traditionnalistes pour comprendre…












DEGRIFF-PUB 24/24

Le patron du bar : (Qui fait aussi office de barman. Il salue trois clients qui rentrent) Salut René, salut Titine, salut Gégé…
René : Oh, ça a pas l’air d’aller Yvon…
Titine : Raconte à Titine ce qui te chagrine…Eh les mecs, vous avez vu, je fais des vers…
Gégé : Ouais c’est ça…Sers nous un verre Yvon…
Yvon : Vous savez pas ce qu’ils m’ont fait les enfoirés ?
René : Le concert des « Enfoirés », hier soir à la télé ? Ben quoi, c’était bien…
Yvon : Mais non ! Les enfoirés de la mairie et de la communauté de communes !
Les trois clients : (Ensemble) Qu’est-ce qu’ils t’ont fait les enfoirés ?!
Yvon : Ils ont donné leur accord pour qu’il y a un « Dégriff pub » qui se monte sur la ZAC
Gégé : C’est quoi un « Dégriff-pub » ?
René : Ah ouais à la ZAC de Glandville nord
Titine : Ah tu connais…Tu vas pouvoir nous expliquer
René : Ben déjà il faut prendre le bus. Après il faut marcher sur le bord de l’échangeur sur 300 mètres…Faut le vouloir son Picon discount !
Yvon : Ah t’y es allé alors…Tu me fais des infidélités !
René : Ouais mais ça m’a pas plu !
Titine : Vazy raconte !
Gégé : Fait soif !
René : Le Picon d’abord ! Eh ben c’était pas du Picon, c’était de l’Amer d’Orange ! Prix ou pas prix, c’est de la marque que je veux moi ! Et puis le serveur mes amis, eh ben c’était pas un serveur !
Titine : Une serveuse ?
Gégé : Un triso ?
René : C’était une voix !
Yvon : Une voix ?!
Gégé : Si ça se trouve t’étais bourré et c’était dans un rêve…
René : Non, je vous jure, il y avait un comptoir avec des tabourets, mais à la place d’Yvon y avait une machine avec un écran, une vitrine, un peu comme ton flipper ou ton juke-box Yvon

(Balance lumière Dégriff-pub)
René : Bonjour m’sieur-dames…Ah y a personne…Voyons, voyons, y a marqué quelque chose sur cet écran…(Il lit) Appuyez sur l’écran pour commencer…Bon j’appuie…
La machine : (La machine s’allume et parle. Voix un peu mécanique) Quel est votre nom ?
René : (Il dit son nom en avalant de travers ou en toussant) René
La machine : Je n’ai pas bien compris…Recommencez et articulez.
René : René !...Reu-né…René !
La machine : Qu’est-ce que je te sers mon petit René René René ?
René : (Surpris par le changement de ton de la machine) Euh…Qu’est-ce que tu me sers ? La main…Hin, hin, hin…(Il rigole tout seul de sa blague en avançant la main vers la machine)
La machine : Réponse incorrecte. (Changement de ton)

(Balance Lumière Bar Chez Yvon)
Yvon : Mon pauvre René ! Cette blague ça fait au moins vingt ans qu’on ne la sort plus… « Je te sers la main »
Titine : Attends, mais laisse-le raconter…
Gégé : Ouais et sers-nous à boire en attendant…
Yvon : Et donc la machine elle te parle, comme si c’était un vrai serveur…

(Balance lumière Dégriff-pub)
La machine : Réponse incorrecte je t’ai dit René René René, alors ?
René : Ah oui pardon. Un Picon-bière sans citron, s’il vous plait monsieur…
La machine : J’ai pas de Picon…J’ai de l’Amer d’orange, ça te va René René René ? C’est 1,50 euros
René : Oui monsieur, pas d’souci… A ce prix là
La machine : Tu introduis tes petites pièces dans la machine et je te sers…
René : Pas de problème monsieur (Il met les pièces)
La machine : (La boisson tombe) Tiens goûte-moi ça mon petit René René René
René : Aaahhh ! (Il boit) C’est pas du Picon, mais c’est bien frais et ça fait du bien par où ça passe !
La machine : (Se met à parler à René pendant qu’il déguste sa bière) Sinon quoi de neuf ? Tu traînes toujours dans le coin René René René ?
René : (Il se met à déblatérer) Ouais. Ben en ce moment y a ma belle-sœur, la Yolande, qu’est malade, alors je lui ai dit que j’irais lui faire ses courses, mais comme j’ai pas de bagnole...Ah parce que j’t’ai pas dit que je m’étais fait gauler…Les bâtards de flics ils m’avaient chopé avec 4 grammes en janvier et…(On entend un Bip dans la machine)
La machine : Fin de la discussion !

(Balance lumière Bar Chez Yvon)
Yvon : La machine s’est arrêtée de parler comme ça, d’un coup ?
Titine : Les machines c’est comme les gonzesses, il faut savoir leur parler…
Gégé : Mais foutez lui la paix ! Tiens bois un coup pour te remettre René…
René : Merci Gégé, t’es un vrai pote…Alors après y avait marqué : « Insert coin ». C’est de l’anglais…C’est mon cousin qui est allé jusqu’au brevet qui m’a expliqué…ça veut dire : « introduire une pièce », mais moi je le savais pas, alors je me suis énervé…
Titine : Oh et quand tu t’énerves !
Gégé : Et encore là t’avais bu qu’une bière !
René : Quand on fait du scandale, il y a un détecteur de scandale qui prévient les flics !

(Balance lumière Dégriff-pub)
René : (Il lit) Insert coin ? Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Tu vas voir ce que je vais t’insérer dans le coin moi ! (Il commence à taper dessus) Et ça et ça ? Je vais t’en boucher un coin moi, tu vas voir ! (On entend une sonnerie très forte…Puis une sirène de voiture de flics) Ah les flics maintenant !
Policier 1 : Alors on fait du scandale ?
Policier 2 : On l’a encore jamais vu ici celui-là !
René : C’est la machine qui veut plus marcher…
La machine : Salut les gars, je vous ai appelé parce que ce triste individu ne veut pas payer et en plus il va tout me casser !
Policier 1 : Bon, on l’embarque !
René : Bande de fumiers !
Policier 2 : On va te faire passer l’envie de faire du scandale, mon p’tit gars ! Allez en route vers la gendarmerie !
La machine : Merci les gars ! Je vous sers quelque chose ? C’est moi qui offre…
René : Fumiers !
Policier 1 : On est en service, mais on repassera tout à l’heure…(A René) Allez, dans le panier à salade !

(Balance lumière Chez Yvon)
Yvon : Ils t’ont gardé longtemps ? C’est pour ça qu’on t’a pas vu pendant deux jours ?!
Gégé : On se demandait bien ce que tu foutais…
Titine : Elle est comment la gendarmerie de la ZAC De Glandville nord ?
René : Eh ben vous savez pas la meilleure ? La gendarmerie de la ZAC, c’est une gendarmerie discount !...Si, si ! Ma parole !
Gégé : Et ça marche comment une gendarmerie discount ?
René : Il y a tout un tas de trucs sacrifiés…Par exemple y avait des grandes promos sur les outrages à agent, des déstockages massifs de sur les pv majorés, y avait des excès de vitesse à prix malin, et des gardes à vue formule club…C’est ce que j’ai eu !
Titine : Formule club ? Comme au Club Med ?
René : Euh…Pas tout à fait ! La « Formule club » ça comprend : une garde à vue, un dégrisement et un toucher rectal…Alors le lendemain ils m’ont dit : « Et n’y revenez pas ! » Et j’y reviendrai pas…
Titine : Ouais, ça donne pas trop envie d’y aller ! On va se contenter de notre petit commissariat de quartier où nous avons nos habitudes…
Gégé : Ouais buvons un coup à la santé de notre commissariat…
Yvon : Tout ça ne serait pas arrivé si tu t’étais contenté de fréquenter un établissement de qualité…Avec un patron qui sait encore payer sa tournée ! Allez, videz vos godets !
Gégé : Ouais, une conso payée = une conso offerte !
René : Opération coup de balai !
Titine : Tout doit disparaître ! (Ils boivent tous les trois)
René : Ah, ça fait du bien de se retrouver chez soi ! Le discount, c’est pas fait pour nous !



























UN TOUT PETIT RESTE C’EST DE LA LITTERATURE

Théo : Salut Noémie, je crois que j’ai trouvé une idée pour me faire du fric…Tu vas me dire ce que t’en penses…
Noémie : Ce que j’aimerais c’est que t’aies des idées pour me rembourser le fric que je t’ai prêté…Bon, ne fais pas la gueule, vas-y, déballe…
Théo : Je suis sûr que Twitter va m’acheter très cher le concept…Et pourquoi pas Facebook et les autres réseaux…
Noémie : Mon pauvre Théo, ils n’achètent pas n’importe quoi !
Théo : Ecoute plutôt…C’est un sketch de Fernand Raynaud sur lequel je suis tombé par hasard sur Utube qui m’a donné l’idée…
Noémie : Connais pas !
Théo : De la littérature discount, low-cost…Pour les nuls qui veulent étaler leur culture comme de la confiture en quelques clics
Noémie : Le sketch, qu’est-ce qu’il raconte ?

(Balance lumière sketch des oranges)
Le patron : Bon, je vous ai engagé pour vendre les oranges sur cet étal…Tâchez d’en vendre beaucoup. Vous vendiez du poisson avant, mais vous avez quand même l’habitude de la vente…Bon, je vous laisse, je repasserai voir comment ça marche…
Le vendeur : Bien patron…(Il se met à se parler) Voyons, je vais marquer sur mon ardoise : Ici on vend de belles oranges...(il ajoute) pas chères. Voilàààà ! (Il hèle le public) Qui c’est qui veut des oranges ?                                                                                                                                      Le patron : (De retour et lisant l’ardoise) C’est vous qui avez pondu ça ?                                                                           Le vendeur : Oui M’sieu le patron. Hi hi hi                                                                                                                        Le patron : Bon, donnez moi ça... (il lit) « Ici on vend de belles oranges pas chères ». Mmm mmm... Vous avez bien fait de marquer « ici », des fois qu’on pense que ce soit ailleurs... Vous ne voyez pas que c’est inutile le mot « ici » ?                                                                                                             Le vendeur : C’est vrai, j’ai mis « ici »... (il crache sur l’ardoise) Ptfu ! J’efface « ici ».                                                    Le patron : « On vend de belles oranges pas chères » Ils auront bien le temps de le voir, que c’est pas cher... Pourquoi vous avez écrit « pas chères » ?                                                                                                    Le vendeur : C’est vrai ! Ptfou, ptfou ! J’efface « pas chères ».                                                                                          Le patron : Donnez moi ça... « On vend de belles oranges » ... « on vend » vous aviez peut-être l’intention de les donner ? Mmm ?                                                                                                                                             Le vendeur : Nan !
Le patron : Alors pourquoi vous avez marqué « on vend » ?
Le vendeur : C’est vrai, hi hi ! Dire « on vend » !?  Ptfu, ptfu !
Le patron : « de belles oranges »... Quand on fait de la publicité, il faut en marquer le moins possible, de manière que ça frappe d’avantage l’imagination. Qu’est-ce que ça veut dire, ça,  « de belles oranges » ? Elles sont pourries vos oranges ?
Le vendeur : C’est vrai !
Le patron : Et ben, effacez « de belles » !
Le vendeur : C’est vrai, ptfu ! « de belles»...
Le patron : C’est des bananes, que vous vendez ?
Le vendeur : Nan, c’est des oranges.

(Balance lumière Théo/Noémie)
Noémie : Et alors ?
Théo : Eh ben chaque fois le vendeur il efface ce qui est en trop, pour qu’il ne reste plus que l’essentiel…
Noémie : Ah oui, ça j’ai compris…
Théo : Eh ben on fait pareil avec les grands textes de la littérature…
Noémie : Tiens là justement, pour ma dissert, je suis sur la « Madeleine de Proust », fais-moi une démonstration…
Théo : File-moi le texte…
Noémie : Voilà (Elle lui affiche le texte sur un ordinateur) Chauffe Marcel !
Théo : Pourquoi tu dis ça ?
Noémie : Proust, l’auteur, il s’appelait Marcel…C’est le fameux texte tiré de « Du côté de chez Swan »…Le fait de tremper une madeleine dans du thé déclenche des souvenirs…
Théo : (Il lit à haute voix) Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. On supprime Et tout d’un coup, ce n’est pas important, et on enlève m’est apparu, c’est sûr que c’est à lui et puis le souvenir ça apparaît dans le cerveau, ça disparaît pas ! On garde souvenir !
Noémie : Bon, si tu le dis…(Elle crache sur l’écran) Ptui ! Ptui !
Théo : Pourquoi tu craches sur l’écran ?
Noémie : Je fais comme dans le sketch…Bon, continue, je suis curieuse…
Théo : (Il lit) Ce goût c'était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m'offrait après l'avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul…Qu’est-ce que c’est long ! Elle n’en finit plus cette phrase ! (Il relit vite) Même si je relis vite, c’est trop long !
Noémie : Ah, ça c’est Proust, avec ses périodes, et encore, il y a plus long !
Théo : On garde madeleine. Tout le reste c’est inutile. Le goût par exemple, une madeleine ça se mange, alors ce n’est pas la vue ou l’ouïe, et la tata affalée dans son pieu ça pourrait être l’oncle ou un cousin. C’est comme la messe, on s’en fiche !
Noémie : Bon, d’accord ! (Elle crache) le goût, la tante, la chambre, la messe, ptui !Ptui !
Théo : Arrête de cracher, c’est dégueulasse ! Voyons la suite…(Il lit) Et dès que j'eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s'appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu'on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j'avais revu jusque là) ; et avec la maison, la ville, depuis le matin jusqu'au soir et par tous les temps, la Place où on m'envoyait avant déjeuner, les rues où j'allais faire des courses, les chemins qu'on prenait si le temps était beau…C’est ouf ce truc ! D’abord il se répète, ensuite c’est quoi ce je susse et je dusse ?
Noémie : C’est le subjonctif imparfait, commandé par la conjonction « quoique ». Mais ça ne s’emploie plus !
Théo : Bon alors on l’enlève et tout le reste, la maison, la ville, la place, les rues, les chemins, et ben c’est des souvenirs, et on l’a déjà dit…
Noémie : C’est vrai, on l’a déjà dit, alors on l’enlève (Elle fait mine de cracher)
Théo : Et tu ne craches pas sur l’ordi…
Noémie : Ah oui pardon ! (Elle prend un produit pour nettoyer les écrans) Fui ! Fui !
Théo : Et ne te fous pas de ma gueule ! C’est sérieux ! Bon je finis…(Il lit) Et comme dans ce jeu où les Japonais s'amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d'eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s'étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé…Qu’est-ce qu’ils viennent foutre là les Japonais, je le connais même pas ce jeu… ? Bon il y a des touristes en pagaille à Paris, mais eux on les enlève…Après il reste encore des souvenirs…On garde le thé, c’est tout !
Noémie : Eh bien voilà ! On a fini pour ce texte !
Théo : Ça donne pour finir : Souvenir – Madeleine – Thé – Proust
Noémie : Ça fait trop style télégrahique, même pour Twitter…Je te suggère d’abord l’auteur : Proust – souvenir – madeleine trempé dans le thé
Théo : C’est super ! Merci Noémie…Mais une seule référence c’est peut-être insuffisant…Il en faudrait d’autres…T’aurais pas d’autres idées ?
Noémie : Victor Hugo ? Voyons qu’est-ce que tu vas faire de ce poème : « Après la bataille »
(Elle commence à réciter le poème dont elle se souvient)
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit…
Il doit me manquer un ver…
(Elle lit le poème qu’elle a fait afficher sur son ordinateur, avec le ton)
Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
voilà le vers qui me manquait
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,

Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.
C’était un Espagnol de l’armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.
Et qui disait: ” A boire! à boire par pitié ! ”
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: “Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. ”
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: “Caramba! ”
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
“Donne-lui tout de même à boire”, dit mon père.
Théo : Ah ouais, mon grand-père il disait ça tout le temps : « Donne-moi tout de même à boire ! » Et il fallait voir comment il éclusait ! Il y allait à la manœuvre !
Noémie : Ton grand-père citait probablement Victor Hugo
Théo : Alors là ça donne : le père, c’est plus des japonais, c’est un espagnol maintenant, un pistolet, un canasson qui fait un écart, tout ça on s’en fout…Victor Hugo – bataille – donne-lui tout de même à boire.
Noémie : Parfait !
Théo : Wah ! La littérature discount, c’est géééniaaal !
Noémie : Au fait le sketch des oranges, il finit comment ?

(Balance lumière sketch des oranges)
Le patron : C’est des bananes que vous vendez ?
Le vendeur : Nan, c’est des oranges
Le patron : Alors, pourquoi y’a « oranges » ?
Le vendeur : C’est vrai, pourquoi y’a... Ptfu ! Bon, ben je vais aller revendre mon poisson ! Comme ça j’aurai pas besoin de le marquer.
Le patron : Pourquoi ?
Le vendeur : Ça se sent !

(Balance lumière Théo/Noémie)
Noémie : Il y a un comique de répétition, mais c’est surtout visuel…Fuuit ! Fuuit ! (Elle l’asperge encore avec le produit pour nettoyer les écrans)
Théo : Arrête ! Bon, on en a deux, mais c’est encore un peu léger…
Noémie : Alors rajoute : Rabelais – Gargantua – Le rire est le propre d l’homme
Théo : (Il répète) Rabelais – Gargantua – Le rire est le propre de l’homme…Super, ça le fait !
Noémie : Tu peux mettre aussi : Sartre – Huis clos – L’enfer c’est les autres.
Théo : Waah ! Trop fort ! Noémie, je t’adore ! A nous deux on va faire de grandes choses !
Noémie : Moi, je ne sais pas…., mais toi, mon petit Théo, t’iras loin !



















PERRAULT DISCOUNT

Le loup : Tu m’as appelé Charles ?
Charles Perrault : J’ai un petit problème…Tu es concerné au premier chef…Mais bon, tu ne seras pas tout seul…Je vais modifier un peu les histoires
Le loup : Charles Perrault, le grand Charles va changer ses histoires ?! Ne me fais pas saliver pour rien…
Charles : A ce stade je ne peux rien te promettre…On va voir

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